Un virus infecte les animaux de la Terre, rendant leur viande non consommable.
L’Homme décime la faune afin de se protéger. Pour pallier à la pénurie de viande, des scientifiques ont créé une nouvelle race, à partir de génomes humains, qui servira de bétail pour la consommation.
Voici le prétexte tout trouvé pour légitimer le cannibalisme et endiguer la surpopulation.
Cette nouvelle société et son organisation est détaillée à travers le prisme d’un homme travaillant dans un des abattoirs de cette viande « spéciale ».
Le descriptif minutieux du développement industriel de chair humaine est absolument écœurant. Âmes sensibles passez votre tour.
Pourtant ce n’est que le triste reflet du traitement réservé aux animaux de nos jours… de quoi donner envie de devenir végétarien !
Cela ne m’a pas empêché de savourer ce roman car il développe un propos intéressant : la critique de la société de consommation, mais aussi la manipulation de masses (le peuple prêt à croire un discours officiel sans se poser plus de questions que ça…). Couplé à une montée en tension allant crescendo…et fin très bien amenée…un mélange délectable.

Cadavre Exquis est un premier roman audacieux. Agustina Bazterrica est une auteure argentine à suivre… Elle réussit à instaurer le malaise en alternant horreur et empathie dans une dystopie très actuelle.
« La viande spéciale vendue en boucherie étant pratiquement inaccessible, s’est développé un marché noir où l’on peut en acheter de la moins chère ; moins chère, parce qu’elle échappe aux contrôles et aux vaccins, et parce que c’est de la viande facile ; de la viande avec un nom et un prénom. C’est ainsi qu’on appelle la viande illégale, celle qui est chassée puis transformée après le couvre-feu. «
Mandana